Liberté, j’écris ton nom… toi, connais-tu le mien ?

La Liberté, une notion si fondamentale qui a inspiré les plus grands poètes, qui s’affiche fièrement sur les frontons de la République et fait descendre les foules dans la rue quand elle est attaquée.

Mais qui est-elle vraiment cette Liberté ?

Notre société ne l’a-t-elle pas perdue en chemin ? Ne l’-a-t-elle pas détournée comme instrument d’un nouvel asservissement ?

 

La Liberté dans la Vérité

 

Qu’est-ce que la Liberté sans la Vérité ? N’est-elle pas une liberté frelatée ?

Car la Liberté doit nécessairement s’appuyer sur la Vérité pour être entière.

Mes choix deviennent véritables à partir du moment où j’en connais les contours, les différentes alternatives et les potentielles conséquences. Une liberté non éclairée est au mieux, pour moi un pouvoir de décision partiel, au pire, pour l’autre une possibilité de manipulation.

Or, trop souvent, notre société prône une liberté coupée de son pendant. Au mot « vérité », elle répond « relativisme ». Sur nos intérêts humains, elle fait primer des intérêts pécuniaires. Notre santé passe après les gains financiers d’industries pharmaceutiques ou agro-alimentaires. A notre besoin d’information, on vend des discours marketing déguisés et des idéologies destructrices.

A quoi me sert ma liberté si je ne suis pas pleinement informée, sinon à mieux me tromper ?

  • Suis-je véritablement libre de recourir à tel traitement coupe-faim pour maigrir si on me dissimule le fait que parmi les effets indésirables, je risque un accident cardiaque ?
  • Ma décision de me faire poser telle prothèse mammaire est-elle pleinement libre si je ne sais rien de la défectuosité du produit ?
  • Mon choix d’utiliser le tampon dans la gamme des protections hygiéniques proposées est-il réel si je n’ai pas accès à l’information sur sa composition ?
  • Mon droit à l’avortement peut-il pleinement s’exercer si on me coupe d’une partie de l’information ?

L’information permet d’effectuer une évaluation coût-bénéfice, la connaissance de poser un choix pleinement libre et éclairé, le pluralisme de peser les pour et les contre, l’instruction de guider ma décision.

Et la Vérité seule authentifie ma Liberté.

 

La Liberté de véritablement l’exercer

 

De nos jours, la Liberté a été idéologisée en une philosophie de la permissivité.

Elle ne dit pas « tu es libre de faire tout ce que tu veux » mais « fais tout ce que tu veux ». Elle cache en elle une injonction de faire, une prescription de l’expérimentation sans limite, un culte du plaisir.

Le slogan de Mai 1968 « Il est interdit d’interdire » se présente sous des atours attrayants de liberté totale, mais il n’en pose pas moins à sa base une interdiction absolue. Cet héritage a imprégné nos mentalités et veut aujourd’hui diriger nos vies.

La révolution féministe a permis aux femmes de s’affranchir des lourds diktats anciens, mais dans le même temps, elle en a érigé des nouveaux – « modernes » et « progressistes » me vante-t-on – mais ne m’enferment-ils pas tout autant dans un mode de vie ?

Si affranchie de l’ordre ancien, je me dois de pleinement entrer dans un ordre nouveau… alors en réalité, je ne suis pas plus libre qu’avant !

La vraie Liberté, ce n’est pas :

  • d’investir obligatoirement le monde du travail en sacrifiant ma vie de famille – mais – c’est tout autant de pouvoir faire le choix d’être au foyer sans être raillée ou désavantagée
  • de vivre ma liberté sexuelle nécessairement dans la succession de partenaires et les histoires d’un soir – mais – de pouvoir aussi faire le choix de l’engagement et l’abstinence
  • de tout expérimenter sans limites – mais – de m’abstenir de ce qui est pour moi addictif puisqu’une fois que j’y ai goûté, je ne suis plus libre de ne plus consommer
  • de devoir penser comme tout le monde – mais – de vivre la véritable tolérance, c’est-à-dire accepter que l’autre ne pense pas comme moi et bénéficier du même respect.

 

La vraie Liberté, c’est autant celle de dire « oui » que de dire « non », d’acquiescer que de refuser, d’essayer que de m’abstenir, d’accepter que de m’opposer.

Elle me permet de me préserver de ce qui est nocif pour moi, d’éviter ce qui est toxique pour mon corps, de préserver mon équilibre personnel, de rechercher le bien-être de mon foyer, de faire des choix en mon âme et conscience.

La vraie Liberté n’est pas celle accaparée par une philosophie quelle qu’elle soit, mais celle qui est portée par une seule inspiration – la Vérité.

 

Ô Liberté

 

T’es-tu affranchie de tout, même de la Vérité ?

M’as-tu éclairée de tes Lumières ou m’as-tu leurrée par tes non-dits ? Es-tu là pour me servir ou pour m’asservir ? As-tu fait de moi un être véritablement libéré ou un sujet astreint à te vénérer ?

Respectes-tu ma nature humaine ou dois-je offrir mon corps sur ton autel ?

Sais-tu qui je suis, de quoi ai-je besoin, ce qui pour moi est bien ?

 

Liberté, avec ta plume, j’écris mon nom. 

 

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