Pour 2018, je ne vous souhaite pas…

En ce début janvier, c’est le moment du traditionnel exercice des vœux de la nouvelle année. A ce qu’il paraît, l’usage nous donne jusqu’à la fin du mois pour les envoyer.

Alors pour vous, mes chères Affranchies, j’ai voulu m’y essayer.

 

Sauf que voilà, en ce début d’année, je ne savais pas trop quoi vous souhaiter.

J’ai eu beau cogiter, tourner les phrases dans tous les sens, m’essayer à de jolis mots et à de belles tournures, rien ne m’allait.

J’écrivais, je barrais et je raturais… Je réessayais, j’effaçais, je saturais.

C’est que j’aime être convaincue de ce que j’écris, vivre ce que je dis.

 

Or, quand je regarde l’année écoulée avec ses hauts et ses bas, d’un côté, et les traditionnelles formules des vœux, de l’autre, je vois comme un fossé entre des souhaits existentiels, certes doux mais irréels, et le concret de nos vies, bien plus contrasté.

Dans la vraie vie, je vois des joies immenses et de profondes peines, un quotidien aigre-doux plutôt qu’exclusivement sucré, du noir, du blanc, du gris, même du bigarré, et des larmes qui ont coulé pour exprimer la tristesse comme la gaieté.

 

Comprenez-moi bien : bien sûr que du fond du cœur j’aimerais pour chacune d’entre vous tout le bonheur du monde MAIS :

  • Je ne veux pas galoper après une existence de chimère qui forcément laissera un goût amer car elle ne se réalisera jamais,
  • Je ne veux pas perpétuer une vision déconnectée de la vie qui nous laisse bien mal préparées quand vient l’adversité,
  • Et je cautionne encore moins une certaine définition de la réussite étriquée qui se cantonne à la prospérité et à l’absence de difficultés.

 

Alors, puisque je ne peux pas me résoudre à faire des vœux pieux mais que j’espère sincèrement pour chacune d’entre vous une belle année, pour 2018, JE NE VOUS SOUHAITE PAS :

 

  • d’aborder la vie comme un long fleuve tranquille, mais je vous souhaite d’être prêtes à vivre autant les temps de paisibles croisières que les remontées du courant en canoë

 

  • d’enchaîner 365 jours de félicité, mais je vous souhaite d’accueillir le bonheur – les petits comme les grands, les cachés comme les éclatants – et de tenir bon dans les temps de malheur

 

  • ni de vivre 2018 dans la crainte de la prochaine tuile, mais je vous souhaite de prendre le temps de réparer celles qui en 2017 se sont envolées et d’assécher la pluie de larmes qui dans vos maisons s’est peut- être infiltrée

 

  • de préparer votre année comme sur du papier millimétré, mais je vous souhaite de projeter, anticiper, organiser autant que d’embrasser l’inconnu, d’accepter l’imprévu et de vous adapter aux plans B

 

  • pas plus que de consumer votre présent dans l’éventualité que demain n’arrive pas, mais je vous souhaite de profiter d’aujourd’hui tout en construisant vos lendemains

 

  • de conditionner la réussite de votre année à la réalisation d’un grand souhait, mais je vous souhaite de savourer ce que vous avez déjà, de travailler à réaliser ce sur quoi vous pouvez influer et d’accepter ce sur quoi vous n’avez qu’un pouvoir limité

 

  • de regarder seulement à 2018, mais je vous souhaite de porter vos yeux plus loin, vers l’après, l’au-delà, l’éternité – peu importe comment vous l’appelez – et que cet horizon certain quant à sa réalisation et inconnu quant à sa date puisse guider cette nouvelle année.

 

7 Comments

  • Ce sont des voeux de qualité et pleins de sincérité!! Oui je nous le souhaite à toutes et tous.
    Merci Johanna d’avoir si bien exprimé cela.

    • Johanna

      Merci Mel, c’est très gentil ! Et c’est tout ce que je te souhaite aussi. Bises 🙂

  • Stéphanie

    Des souhaits vrais, sincères et généreux. Un grand merci Johanna !

    • Johanna

      Et merci à toi pour ton retour, Stéphanie 🙂

  • louissaint

    Comme toujours très belle plume ! Merci pour ces beaux voeux. Tu as tout dit 😉

  • Sylvie Cottrell

    J’aime beaucoup. Je suis 100% d’accord avec toi!
    Bravo!

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