#StopALaPorcherie !

En ce 8 mars 2018, j’aimerais souhaiter à vous toutes Les Affranchies, une magnifique Journée internationale des droits des Femmes.

Et même mieux, souhaiter pour nous toutes, une année décisive !

 

🎙 2017, l’année des hashtags libérateurs

 

L’année écoulée a permis de mettre en lumière les violences dont notre genre est trop souvent victime : viols et agressions sexuelles dans tous les milieux et à tous les âges, harcèlement – que ce soit au travail ou dans la rue, mais aussi violences conjugales, excisions, etc.

Des ras-le-bol ont pu s’exprimer sur la place publique relayés par les célébrités, des débats ont pu émerger, des approches divergentes investir leur droit à la pluralité, des prises de conscience prendre place, et des réformes déjà se préparer.

On a vu les hashtags envahir la toile : les #MeToo percer par un cri libérateur le silence de la victime, les #BalanceTonPorc renverser le rapport de domination de l’agresseur sur l’agressée.

Bref, la parole a pu se libérer.

Autant de grandes avancées dont on peut se féliciter.

 

Mais pour autant, s’est-on attaqué à la racine du problème ?

 

⛔️ 2018, l’année du #StopALaPorcherie

 

Parce que le problème, in fine, c’est la porcherie ambiante dans laquelle nous évoluons.

Celle d’une société hypersexualisée où, sous prétexte de liberté et de haro sur la morale :

  • On se fait son éducation sexuelle via la pornographie, les mises en scène violentes de l’industrie du X servent de référence aux rapports sexuels, et l’âge moyen du premier visionnage de contenus à caractère pornographique ne cesse de diminuer – 14 ans en 2017 selon une étude de l’IFOP.
  • Les enfants sont exposés à des contenus sexuels inadaptés à leur stade de développement, on encourage une éducation sexuelle précoce et incitative, pire, on leur prête un consentement quand ils sont victimes de viols.
  • Tous les supports de communication ont été sexualisés, de la page publicitaire d’un programme en prime time, aux clips musicaux de rappeurs qui pensent assoir leur virilité en fonction du nombre de femmes dénudées dont ils sont entourés, en passant par les panneaux d’affichage qui utilisent le bonnet D et la blonde platine pour vendre aussi bien un produit cosmétique qu’une grosse berline : nos pulsions sont devenus des déclencheurs à consommation.
  • On a réduit la sexualité à une performance athlétique, une compétition où il faut pouvoir se vanter d’un tableau de chasse bien fourni, un acte lambda où le corps peut s’adonner à toutes les expérimentations tant qu’il a pensé à sa contraception, un domaine où la liberté a évincé toute notion de responsabilité.
  • Les sites de rencontres libertines s’affichent éhontément dans les métros et en grand format sur les panneaux publicitaires, se contrefichant des ravages créés ensuite dans les foyers.

 

Il y a une contradiction, pire, une hypocrisie, à dénoncer les porcs sans vouloir toucher à la porcherie.

On laisse la porcherie grande ouverte et on s’étonne de voir le troupeau s’agrandir.

Plutôt que d’aider le ‘porc’ à sortir de sa boue, on préfère l’animaliser, l’extraire de la catégorie humaine pour mieux se rassurer. Peu importe que d’autres glissent à leur tour dans la mare et salissent de leur vice de nouvelles victimes.

 

💪 We’ve got the Power !

 

Alors, après les hashtags libérateurs, il est temps de s’attaquer à la porcherie toute entière.

Il existe de nombreux leviers que nous pouvons actionner, chacune à notre niveau, pour continuer à dénoncer les actes porcins et combattre aussi la porcherie ambiante.

 

En voici quelques exemples :

  • Signaler les violences sexuelles à travers les nombreux numéros d’urgence à disposition
  • Porter plainte au commissariat en cas de harcèlement sexuel
  • Alerter le CSA lorsqu’un programme véhicule des messages sexistes ou inadaptés au jeune public
  • Signaler sur la Plateforme PHAROS les contenus illicites sur Internet
  • Alerter le 31 17 si vous êtes victime ou témoin de harcèlement sexuel dans les transports
  • Boycotter les produits de consommation qui se font du fric sur le dos de nos seins
  • Et autant d’autres voies d’action auxquelles vous pourrez penser !

 

On ne révolutionnera certes pas notre société en un claquement de doigts, mais on peut se donner des chances d’y arriver un click après l’autre, signalement par signalement, objection après objection.

 

Je rêve d’un jour où on pourra aller au-delà du #MeToo – où l’on pourra se targuer d’avoir atteint le #NeverAgain pour toutes celles qui ont déjà subi l’inacceptable, et surtout, le #NotThem pour nos filles et nos fils, afin qu’ils ne hument pas à leur tour cette puanteur porcine, ni en tant que victime ni en tant que ‘porc’.

Et pour un jour vivre le rêve du #StopALaPorcherie éveillée, j’y contribue à travers ma plume et te propose de le faire aussi à travers ton partage.

 

Ensemble, pour dire #StopALaPorcherie !